Frédérique Coulée,professeure de droit public à l’université Paris-Saclay,le 18 avril. ADRIENNE SURPRENANT / MYOP POUR « LE MONDE » Les attaques contre les libertés académiques se multiplient aux Etats-Unis,mais aussi en Argentine. Pour Frédérique Coulée,professeure de droit public à l’université Paris-Saclay et membre du mouvement Stand Up for Science France,cette remise en cause massive de la liberté d’expression et de la recherche serait plus difficile en France et en Europe.
Que constatez-vous sur l’évolution de la liberté académique dans le monde ?
Depuis l’élection de Donald Trump,les universités et institutions de recherche américaines subissent des attaques de grande envergure,rapides et multiples,qui ont été largement documentées. Mais ce n’est pas le seul paysoù les libertés académiques sont attaquées. L’Argentine a connu un gel des budgets universitaires et des attaques verbales du président Javier Milei. Mais la population argentine,très attachée à l’université,s’est fortement mobilisée,avec beaucoup de manifestations en 2024.En Europe,de telles attaques seraient-elles possibles ?
Il y a déjà eu,récemment,des attaques violentes contre les libertés académiques au sein même de l’Union européenne. Le gouvernement de Viktor Orban s’en est pris en 2019 à l’Académie hongroise des sciences,une institution très respectée,et auparavant à l’Université d’Europe centrale,qui a dû quitter Budapest et se réfugier à Vienne,en Autriche. Dans ce dernier cas,la Cour de justice européenne s’est prononcée – j’y reviendrai.Il vous reste 83.94% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.