Durant une manifestation de la filière du cognac contre la taxe chinoise,à Cognac (Charente),le 17 octobre. QUENTIN PETIT / CHARENTE LIBRE / MAXPPP Le changement de cap du cognac est brutal. Le prestigieux vignoble s’apprête à arracher des vignes en 2025. Le projet,qualifié de « plan d’adaptation du vignoble »,a été validé par l’interprofession,vendredi 13 décembre. Une volte-face radicale alors même qu’il s’était lancé,ces dernières années,dans une stratégie d’expansion à marche forcée. La forte décélération de la croissance des ventes,en Chine comme aux Etats-Unis,après le choc de la crise liée au Covid-19,puis celui de l’inflation,assortie de la volonté de Pékin de taxer les importations depuis janvier,a pris la précieuse eau-de-vie charentaise à contre-pied.
Symbole du coup de froid qui s’abat sur cette prestigieuse appellation,le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC) a décidé,fin novembre,d’abandonner le projet de construction d’un nouveau siège social,signé Jean-Michel Wilmotte,à Cognac (Charente). Mais,pour les viticulteurs,la potion risque d’être encore plus amère. D’autant qu’ils ressentent les effets du ralentissement depuis deux ans déjà. « En 2022,le rendement fixé par l’interprofession en fonction des besoins exprimés par les négociants était de 14,7 hectolitres d’alcool pur par hectare. Il est passé à 10,5 hectolitres,en 2023,puis à 8,64 hectolitres,en 2024. Soit une réduction de 40 % en deux ans »,explique Matthieu Augier,viticulteur à Mainxe (Charente).
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