Roger Madec,maire du 19ᵉ arrondissement de Paris,lors d'un point de presse dans sa mairie,le 7 septembre 2008. MIGUEL MEDINA / AFP Personnalité politique venue du « monde d’avant »,à l’impressionnante longévité,Roger Madec,ancien maire du XIXe arrondissement de Paris et figure socialiste de la capitale depuis la fin du siècle dernier est mort,lundi 9 décembre,de façon « soudaine et brutale » selon les mots de la maire de Paris. Anne Hidalgo a salué « un ami cher »,dans un communiqué. Il avait 74 ans.
Membre du Parti socialiste depuis 1976,Roger Madec n’est pas arrivé en politique sur les rails d’une grande école ou de la haute administration. Il était issu d’un milieu modeste,né dans le XVe arrondissement parisien,le 27 octobre 1950,petit-fils de paysans et fils d’un Breton émigré dans la capitale et devenu gardien de la paix. C’est par désir de travailler et d’être autonome qu’il a rapidement abandonné ses études de biologie et son rêve de devenir vétérinaire pour entrer dans la vie active comme contrôleur des Postes et télécommunications puis cadre commercial,avant de s’engouffrer dans la politique,comme assistant parlementaire de Manuel Escutia élu député (PS) du XIXe arrondissement en 1981,et ne plus en ressortir.
Dès 1983,il met un pied à la mairie de Paris comme chef de cabinet du président du groupe socialiste. Il est élu conseiller six ans plus tard,et réélu sans discontinuité ensuite,siégeant ainsi au Conseil de Paris pendant plus de 35 ans. Il était encore en poste et actif jusqu’à sa mort,fidèle soutien d’Anne Hidalgo et de son dauphin désigné pour les élections municipales de 2026,Rémi Féraud.
« Sincère »,« engagé » et « dévoué »
S’il a également siégé à la région Ile-de-France de 1986 à 2004 puis comme sénateur de Paris entre 2004 et 2017,c’est surtout à la mairie du XIXe que Roger Madec laissera une empreinte forte. En 1995,il réussit à la ravir à la droite,à la faveur d’une triangulaire avec le Front national. Il tiendra son poste pendant près de 18 ans,jusqu’à passer la main en 2013,avant la fin de son troisième mandat,à son premier adjoint François Dagnaud,qui occupe toujours la mairie.Sur le réseau X,ce dernier a rendu hommage à son « frère de vie » qui l’aura « fait grandir en politique » et avec qui il a maintenu « contre vents et marées un lien indéfectible de 38 ans qui ne s’effacera pas ». De gauche comme de droite,les hommages à cet homme politique jugé « sincère »,« engagé » et « dévoué » sont unanimes.
Même ses adversaires politiques ont toujours reconnu en lui un travailleur infatigable,au risque d’être parfois trop intransigeant et de se laisser aller à des coups de sang,pour lesquels il était connu. « C’est ma nature mais au moins je suis vrai. Toutefois,mes coups de colère ne durent que cinq minutes »,se justifiait-il auprès du Figaro en 2001.
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