La révolte du monde paysan au Royaume-Uni contre une hausse de l’impôt sur l’héritage

Andrew Griffith,secrétaire d’Etat aux entreprises et au commerce du cabinet fantôme du gouvernement,lors d’une manifestation contre la nouvelle politique agricole,à Londres,le 19 novembre 2024. HOLLIE ADAMS / REUTERS L’offensive fut rondement menée. Mercredi 4 décembre dans la soirée,l’opposition conservatrice a rallié 181 parlementaires de tous bords en faveur d’une motion demandant l’annulation d’une réforme de l’impôt sur les successions,qui suscite la colère dans le monde paysan depuis son annonce à la fin de novembre. Cela n’a pas suffi pour faire passer le texte,refusé par 339 élus,mais le débat reste vif.

A partir d’avril 2026,les domaines agricoles,jusqu’ici exemptés de l’impôt sur l’héritage,seront taxés à hauteur de 20 % si leur valeur dépasse 1 million de livres (1,2 million d’euros). Le taux s’élève normalement à 40 %. Le gouvernement travailliste espère que cela lui permettra de lever 520 millions de livres.

Il y a deux semaines,plus de 10 000 agriculteurs ont manifesté devant le Parlement,tracteurs à l’appui,et un nouveau rassemblement est prévu le 11 décembre. L’Union nationale des paysans (NFU) estime que deux tiers des exploitations seront touchés par la réforme de l’impôt sur l’héritage. « Si l’on inclut les équipements,les bâtiments et le bétail,la plupart des domaines valent plus de 1 million de livres »,détaille Michael Miller,chargé des transactions agricoles auprès du cabinet d’avocats Spencer West. Un tracteur peut,à lui seul,valoir 200 000 livres.

« La ferme familiale est en danger »,a mis en garde le président du NFU,Tom Bradshaw,estimant que certains agriculteurs seront obligés de vendre leur domaine. A terme,cela pourrait mettre en péril la sécurité alimentaire du pays,selon lui,car une partie de ces terrains seront réaffectés à d’autres usages,comme la construction de logements.

Ce coup de massue fiscal survient alors que la paysannerie britannique affronte une période de turbulences. « Depuis la sortie du pays de l’Union européenne,les agriculteurs ont perdu l’accès aux subsides européens »,rappelle Michael Miller. Le système qui les remplace – des subventions qui récompensent certaines pratiques environnementales,comme la conservation de haies ou l’entretien de tourbières – est complexe,et n’a attiré que peu de candidatures.

« Redistribuer les richesses »

La réforme de l’impôt sur l’héritage était toutefois nécessaire,estime David Sturrock,un économiste à l’Institute for Fiscal Studies,un think tank. « Cet impôt a été créé pour redistribuer les richesses,note-t-il. Il n’y a pas de raison pour qu’il ne s’applique pas à certaines catégories de la population. »

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