En Suisse, les horlogers réduisent le temps de travail

Une démonstration d’étanchéité sur le stand du fabricant de montres suisse IWC,le jour de l’ouverture du salon de l’horlogerie de luxe Watches and Wonders Geneva,le 27 mars 2023,à Genève (Suisse). FABRICE COFFRINI/AFP Le canton du Jura plonge dans l’incertitude. Située dans le nord-ouest de la Suisse,cette région,l’un des principaux bassins de production des montres helvétiques,est confrontée à une « nette dégradation » des ventes de produits horlogers à l’étranger. « Les exportations ont enregistré une forte baisse en septembre »,a souligné la Fédération de l’industrie horlogère suisse,dans sa note mensuelle,parue jeudi 17 octobre. La chute atteint 12,4 % en valeur,après une « courte embellie durant l’été »,marquée par un rebond de 6,9 % en août.]

Le secteur,qui dépend de la bonne santé des marchés américain (15,6 % de ses exportations en 2023) et chinois (10,3 % pour la Chine et 8,8 % pour Hongkong),s’interroge sur l’évolution de la conjoncture. En septembre,les exportations horlogères ont plongé de 49,7 % en Chine et de 34,6 % à Hongkong. Outre-Atlantique,elles ont progressé de seulement 2,4 %.

En l’espace de quelques mois,le marché s’est totalement retourné. En 2022 et 2023,la filière horlogère helvétique a connu des années folles,avec une envolée des ventes à l’étranger. Pour répondre à l’afflux de commandes,les manufactures ont embauché à tour de bras. Les effectifs du secteur ont ainsi bondi de 7,7 % en 2023,pour atteindre 65 000 personnes,selon les chiffres de la Convention patronale de l’industrie horlogère suisse. Parmi eux figurent près de 25 % de Français,qui traversent la frontière pour travailler dans le pays.

Aujourd’hui,cependant,les commandes ralentissent,et les stocks de la plupart des horlogers sont pleins. Plusieurs entreprises ont fait appel à l’Etat pour réduire le temps de travail dans leurs ateliers et obtenir la prise en charge de la rémunération des employés concernés,à hauteur de 80 % pour dix-huit mois.

« Prévisions négatives »

Ces mesures dites « de RHT » (réduction des horaires de travail) ont été mises en place,notamment au sein du groupe Sowind,qui détient Ulysse Nardin et Girard-Perregaux,deux anciennes filiales du groupe Kering cédées en 2022 à son management. Dans ces deux manufactures,établies respectivement au Locle et à La Chaux-de-Fonds,des mesures de RHT sont à l’œuvre ponctuellement depuis le printemps. Elles concernent « un peu plus de 15 % des effectifs,soit 50 des 300 salariés en Suisse »,précise Patrick Pruniaux,directeur général et cofondateur du groupe Sowind.

Les sous-traitants ont aussi recours au RHT suisse. « En général,ce sont les premiers à devoir réduire leurs effectifs »,analyse Raphaël Thiémard,responsable du syndicat Unia. D’après la Convention patronale de l’industrie horlogère suisse,près de 15 % des 700 entreprises du secteur sont concernées. Pour l’heure,Unia n’est pas inquiet. « L’industrie est toujours cyclique. Et la proportion de fabricants y ayant fait appel est encore marginale »,observe M. Thiémard.

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