A Paris, un hommage au cycliste tué : « Ce qui est arrivé à Paul n’est pas un cas isolé »

Au rassemblement en hommage à Paul Varry,le cycliste tué par un automobiliste,à Paris,le 19 octobre 2024. BERTRAND GUAY / AFP Il y a celui qui porte un gilet fluo avec une inscription « 1 mètre » et deux flèches,pour inciter les automobilistes à garder leur distance. Celle qui arbore une caméra GoPro sur son casque pour tout enregistrer,car « on ne sait jamais ». Celui qui sourit frénétiquement à toutes les voitures : « Ça les déstabilise,ils n’osent pas m’insulter après. » Place de la République à Paris,comme dans d’autres villes en France,plusieurs centaines de cyclistes se sont rassemblés,samedi 19 octobre,pour rendre hommage à Paul Varry,écrasé,mardi,par un conducteur de SUV après une altercation dans l’ouest de la capitale. Et chacun témoigne de sa « stratégie » pour éviter l’escalade sur la route.

Corentin Lack explique la sienne : « Un mix entre éducation et action directe. » L’étudiant en biotechnologie de 22 ans a beau essayer la pédagogie,quand un automobiliste stationné au milieu de la piste cyclable lui explique que « c’est juste pour deux minutes »,il est bien tenté par « un petit taquet » dans son rétroviseur. « Quand je comprends qu’il ne se rend même pas compte qu’il me met en danger,je ne sais plus quoi faire. »

Il raconte qu’il y a un an,un taxi lui a coupé la priorité et qu’il a volé au-dessus du capot. Peu avant,un autre,justement garé sur la piste cyclable que le jeune homme empruntait,était sorti de sa voiture pour lui « en coller une ». Alors la mort de Paul Varry lui a fait un « effet miroir » : « Ça me fait froid dans le dos de me dire que j’aurais pu mourir ce jour-là. Et même plusieurs fois. » Un,deux,dix manifestants s’arrêtent pour photographier le « Ça aurait pu être toi,moi » inscrit sur sa pancarte. Du vélo pliable au cargo,du vélotaffeur à l’amateur de raids en extérieur,tous ont une anecdote à raconter sur ce qui aurait pu « mal tourner ».

« Il faut que ça bouge maintenant »

Alexandre Loco a lui aussi « failli »,en juin. Un automobiliste a fait demi-tour pour revenir vers lui et sortir de sa voiture. Si une fille en bleu ne s’était pas interposée,« qui sait comment ça se serait terminé ». Il insiste : « Ce qui est arrivé à Paul n’est pas un cas isolé,c’est tous les jours. » Alors le directeur artistique de 33 ans est venu comme les autres apporter son soutien,faire masse pour « se serrer les coudes »,rendre hommage… « Mais ça ne suffira pas,il faut que ça bouge maintenant. » Sylvie Aebischer acquiesce en brandissant un morceau de carton vers les écharpes tricolores rassemblées devant elle. Dessus,trois mots « tout simples » y sont inscrits : « Interdiction des SUV. » « A un moment,ça suffit,faut repenser l’espace public »,tranche cette militante CGT dans l’éducation de 44 ans.

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