Vers des turbulences dans le ciel ? L’Union des navigants de l’aviation civile (UNAC) d’easyJet menace de faire grève à compter de lundi 16 septembre. Le syndicat,deuxième organisation en France de la compagnie aérienne britannique,entend « mettre la pression » sur la direction,sept jours après la présentation d’un plan de réorganisation aux représentants du personnel du comité social et économique (CSE). Ces derniers ont été informés,mardi 10 septembre,de la fermeture de la base permanente de Toulouse à l’issue de la saison d’hiver,soit fin mars 2025. Ses 125 salariés – comprenant 80 membres du personnel navigant,30 pilotes et des manageurs – se verront alors proposer de rejoindre l’une des six autres bases d’easyJet en France : Paris - Charles-de-Gaulle,Orly,Nice,Bordeaux,Nantes ou Lyon. Ce plan prévoit également le transfert des deux A319 d’Airbus actuellement attachés à Toulouse vers Nantes et Lyon.
« On a voulu réagir rapidement,au lendemain de l’annonce,en déposant un préavis de grève illimitée qui démarre lundi,premier jour des négociations,explique Gaël Leloup,chef de cabine entré chez easyJet il y a douze ans,délégué syndical UNAC-easyJet et élu au CSE. Avec cette action,on apporte aussi notre soutien aux collègues concernés. Car c’est la première fois que la compagnie ferme une base en France. Et,dans le même temps,on apprend que la base de Rome,fermée en 2015,rouvre cet été. La compagnie déplace les avions comme sur un jeu d’échecs. »
Contactée,la compagnie EasyJet souligne que « le préavis de grève (…) en réaction à la proposition d’easyJet de fermer la base de Toulouse a été déposé avant les premières discussions du processus de consultation. » Et elle précise qu’« à ce jour,il n’y a pas d’impact sur nos vols à Toulouse et en France. »
A Toulouse,c’est la consternation. « Nous sommes sous le choc. On a du mal à encaisser cette décision si soudaine et violente,car on n’a rien vu venir,déplore Sabine Moeson,élue au CSE pour le Syndicat national du personnel navigant commercial-Force ouvrière (SNPNC-FO),en poste dans la Ville rose depuis onze ans. Début septembre,le programme des vols a été mis en ligne,et une nouvelle organisation fixe de travail nous a été proposée pour une mise en place au 1er avril 2025. Tout allait bien,selon nous. On s’attendait même à avoir un troisième avion sur notre base. »
« Annonce incompréhensible »
Pour justifier sa décision,easyJet avance une principale raison : la base toulousaine,ouverte en 2012,n’est pas parvenue à retrouver son activité d’avant-Covid. En 2019,elle totalisait plus de deux millions de passagers sur ses lignes,mais la pandémie a cloué au sol ses avions. Pour conserver les 1 800 emplois français,la compagnie avait déployé,en 2021,trois dispositifs : l’activité partielle de longue durée,et un accord de performance collective,assorti d’une rupture conventionnelle collective.Il vous reste 32.97% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.