Photo de groupe des Etats généraux de l’information à l’occasion de la dernière réunion générale interne,au siège d'Arte,à Issy-les-Moulineaux,le 26 Juin 2024. ISA HARSIN / ISA HARSIN Nommé président du comité de pilotage des Etats généraux de l’information (EGI) en remplacement de Bruno Lasserre,en janvier,le président d’Arte alerte sur « une dégradation du débat public avec des frontières qui se brouillent entre la fiction,la désinformation,la réalité ». Il espère que les propositions issues du rapport remis au président de la République et rendu public,jeudi 12 septembre,rentreront « dans l’agenda de ceux qui sont légitimes à prendre les décisions ».
Quel bilan tirez-vous des neuf mois de travaux des EGI ?
Tout d’abord,il y a une marginalisation de l’information par rapport à quantité d’autres messages,noyée par les plates-formes numériques,et tout cela se déroule dans un espace informationnel polarisé par les réseaux sociaux. Il y a aussi des mouvements actifs de décrédibilisation [à] l’étranger. Enfin,il y a une paupérisation du secteur,avec des entreprises qui ont de plus en plus de mal à vivre économiquement sans subventions directes ou indirectes,et de ceux qui exercent le métier de journaliste.Plusieurs propositions paraissent consensuelles et peu engageantes (éducation aux faits,sensibilisation de la population à la désinformation,labellisation volontaire des médias). Est-ce suffisant pour répondre à l’urgence ?
Les Etats généraux de l’information ne sont ni l’exécutif,ni le législatif,ni une autorité supralégislative. On ne se prend pas pour les décisionnaires,les législateurs,les régulateurs ou même l’interprofession,car nous ne sommes pas représentatifs et nous l’assumons. La mission des EGI est de mettre un certain nombre de propositions sur la table pour rentrer dans l’agenda de ceux qui sont légitimes à prendre les décisions. On ouvre la réflexion avec des propositions fortes,comme celle de redistribuer une partie des revenus publicitaires aux médias en mettant en place une contribution obligatoire des plates-formes numériques sur la publicité en ligne.Il vous reste 38.51% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.