Seulement 10 % des montures de lunettes sont fabriquées en France

Des montures en acétate sont placées dans une machine à poncer,sur la ligne de production du lunetier français Thierry,à Morbier,dans le Jura,le 27 septembre 2022. SEBASTIEN BOZON / AFP Il se vend près de deux millions et demi de montures made in France chaque année,dont la moitié est exportée. La filière,qui emploie aujourd’hui quelque 1 500 salariés et compte une cinquantaine de marques,revient de loin : il y a trente ans,décimée par la concurrence asiatique,elle a vu fermer les trois quarts de ses ateliers. Ceux qui ont résisté sont toujours installés,pour la plupart,dans les vallées de Morez (Jura) et d’Oyonnax (Ain),berceaux historiques du savoir-faire lunetier tricolore,mais aussi,plus modestement,en Ile-de-France et dans la région nantaise.

Sur les présentoirs des opticiens,leur production occupe une place modeste,inférieure à 10 %,quand les montures chinoises,et dans une moindre mesure italiennes,représentent l’essentiel des équipements proposés. En termes de marge,elles sont imbattables : le coût de production d’une monture chinoise est 50 % à 70 % inférieur à celui d’une monture faite en France,celui d’une monture italienne,20 % inférieur.

Difficile de rivaliser en matière de prix : un produit « fait main » d’Origine France Garantie (label créé en 2011 certifiant que l’essentiel du produit a été fabriqué en France,la simple mention « Made in France » ne constituant pas la même garantie) est rarement accessible à moins de 130 euros. Pour acheter français,il faut donc s’acquitter d’un reste à charge puisque le remboursement des montures par les complémentaires santé est aujourd’hui plafonné à 100 euros.

Matériaux recyclés

Consciente de ce « frein » potentiel à l’achat,la filière tricolore milite pour que les montures fabriquées en France bénéficient d’un plafonnement plus élevé que les montures importées. Pour séduire les opticiens et les convaincre de les distribuer,elle mise aussi sur la préoccupation écoresponsable et le maintien d’un savoir-faire ancien sur le territoire. « Les acheteurs sont de plus en plus sensibles à ces arguments »,commente Ludovic Brochard,cogérant de la manufacture française Roussilhe et administrateur du LEOO (Les Entreprises de l’optique ophtalmique),syndicat des fabricants français de verres et de montures.

Le LEOO organise d’ailleurs chaque année le Manufacture tour,une journée portes ouvertes des ateliers,pour montrer aux professionnels la qualité du travail,mais aussi vanter les vertus du circuit court,des matériaux biosourcés,et même du recyclage,les chutes d’acétate de cellulose issues de la production pouvant être réutilisées pour fabriquer de nouvelles montures.

Si certains fabricants existent depuis plus de cent ans (l’une des plus anciennes lunetteries françaises,Vuillet Vega,a fait ses débuts en 1843),d’autres,plus récents,se positionnent sur des « niches » très spécifiques : installée dans le Morbihan,Friendly Frenchy propose ainsi des montures fabriquées à base de coquillages,la marque In’Bô propose des lunettes biosourcées en bois des Vosges,Linotte,des lunettes en lin,et l’entreprise héraultaise Eio utilise comme matière première les déchets plastiques des rivières.

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