Depuis le début de l’année,l’indice CAC 40 est dans le rouge,avec un recul de 1,13 %. Une contre-performance alors que la Bourse allemande progresse de 10 %,que l’indice Stoxx 50 des principales valeurs européennes affiche un gain de plus de 7 %,que le marché londonien a une progression similaire,sans parler des actions américaines (plus de 15 %),si on se réfère au S&P 500,qui retrace l’évolution du cours de 500 sociétés américaines.
Pourtant,ce résultat est à relativiser. « Depuis le point bas touché au début de la crise Covid,en mars 2020,l’indice SBF 120 [qui reflète l’évolution de 120 valeurs françaises] a rebondi de 95 %,l’Euro Stoxx 50 de 98 % et l’indice DAX de la Bourse allemande de 103 %,c’est équivalent »,pointe Pierre Schang,responsable du pôle France à La Financière de l’échiquier,dont le fonds Fédéris ISR France réalise une des plus fortes progressions depuis le début de l’année.
Comment expliquer le retard pris par les actions françaises au cours de ces six derniers mois ? « Le contexte politique spécifique français suscite des craintes,des interrogations et de la méfiance des investisseurs internationaux »,indique Stéphane Furet,directeur général délégué et directeur des gestions chez Dorval Asset Management,dont le fonds Dorval Manageurs gagne 8 % depuis le début de l’année.
Cependant,ces incertitudes n’expliquent pas tout. « On peut retrouver le même contexte politique fragmenté dans d’autres pays. Regardez ce qui se passe en Allemagne où l’incertitude est à son paroxysme après les élections régionales récentes. Ce n’est pas un sujet franco-français »,estime Pierre Schang.
Raisons sectorielles
Une bonne partie du retard de la Bourse française s’explique pour des raisons sectorielles. « Le poids des valeurs de luxe est très important dans la cote,or certains titres ont fortement baissé depuis plusieurs mois »,souligne Stéphane Furet,dont la performance du fonds Dorval Manageurs s’explique par son absence sur ce secteur. L’action Kering (Gucci,Yves Saint Laurent) a en effet chuté de 40 % en 2024 et celle de LVMH,leader mondial du secteur,a lâché plus de 13 % au cours de la même période. Autre impasse gagnante du gestionnaire : le secteur automobile,où il est largement sous-investi,Stellantis (Peugeot,Chrysler,Fiat…) ayant vu son cours de Bourse dégringoler de plus de 40 % depuis janvier.Le retard accumulé par l’indice CAC 40 pourra-t-il être rattrapé d’ici à la fin de l’année ? « Nous ne sommes pas à l’abri d’un essoufflement technique »,juge Patrick Lanciaux,gérant de Vega France Opportunités ISR,qui se place parmi les meilleurs pour sa performance depuis le début le début de l’année. Mais « c’est,par exemple,le moment d’acheter des valeurs cycliques en retournement »,estime-t-il.
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