En Hongrie, les entreprises étrangères se plaignent des pressions grandissantes du pouvoir

Dans le hall 2A de l’aéroport de Budapest,revendu par l’entreprise allemande AviAlliance au gouvernement hongrois début juin,le 9 juillet 2024. MARTON MONUS / REUTERS Jamais un patron d’une entreprise étrangère présente en Hongrie n’avait parlé aussi ouvertement. En mars,Hans K. Reisch,héritier et propriétaire de la branche autrichienne de la chaîne de supermarchés SPAR,a dénoncé un véritable « harcèlement » des autorités hongroises contre sa filiale qui exploite plus de 600 magasins dans ce pays d’Europe centrale. Dans un entretien au magazine professionnel de la grande distribution allemande Lebensmittel Zeitung,il assure qu’un proche,non nommé,du premier ministre,Viktor Orban,essayerait en plus de « s’approprier [son] entreprise ».

« On nous a dit de manière relativement osée qu’en cas de participation de l’Etat dans notre entreprise,les choses se passeraient plus facilement »,insiste-t-il dans le quotidien autrichien Die Presse,en dénonçant la taxe de 4,5 % sur le chiffre d’affaires de la grande distribution relevée en 2022 par le gouvernement nationaliste de M. Orban au nom de la lutte contre les superprofits et qui ne vise étonnamment que les chaînes de supermarchés non hongroises. Ou de multiples mesures administratives de contrôle des prix ou des stocks qui conduisent à rendre « économiquement non viable » sa filiale,qui a affiché en 2023 plus de 46 millions d’euros de perte.

Ces propos ont suscité en retour de vives attaques du gouvernement hongrois. « SPAR préfère répandre des contre-vérités que prendre des mesures pour restaurer sa compétitivité »,a par exemple fustigé le ministre de l’économie hongrois,Marton Nagy,tandis que Viktor Orban a porté plainte à titre personnel pour diffamation contre tous les médias hongrois ayant osé reprendre les déclarations de M. Reisch. Cet acte rarissime de la part du premier ministre hongrois ne lui a jusqu’ici pas porté chance : il a été débouté dans la quasi-totalité des procédures intentées.

Traitement humiliant

Prudemment,M. Reisch préfère désormais garder le silence,mais SPAR continue son combat devant la Commission européenne en lui demandant d’ouvrir une procédure d’infraction. « Nous avons investi depuis trois décennies dans ce pays et on nous fait plonger de force dans le rouge »,déplore un porte-parole auprès du Monde en assurant que son entreprise « ne souhaite pas quitter » un pays où elle emploie environ 14 000 salariés. Selon SPAR,le traitement humiliant des autorités s’est encore aggravé depuis les propos de M. Reisch. « On a été à nouveau l’objet de contrôles administratifs intempestifs juste avant Pâques,alors que nous avons déjà dû payer des millions d’euros d’amendes ces dernières années. »

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