Justine Taillebois,cheffe de projet innovation technologique et héritage de Paris 2024,le 8 août 2024,à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). TERENCE BIKOUMOU POUR « LE MONDE » « Je ne voulais pas passer à côté des Jeux à Paris,c’était un rêve pour moi d’y travailler »,confie Justine Taillebois,rencontrée près de la place de la Concorde. Repérable à son tee-shirt bleu électrique – « Je trouvais ça ridicule d’avoir un uniforme,mais c’est très pratique quand on va sur les sites de compétition ! » –,la jeune femme de 28 ans est salariée du comité d’organisation de Paris 2024 depuis trois ans. « Je crois qu’on est 4 000,ça a beaucoup augmenté ces six derniers mois »,raconte-t-elle.
D’abord embauchée comme consultante puis en free-lance,elle est en CDD depuis février 2023 et jusqu’à fin septembre comme cheffe de projet innovation technologique et héritage.
Côté héritage technologique,Justine Taillebois a été chargée d’organiser un programme d’observation pour les prochains comités d’organisation des Jeux d’été et d’hiver : des gens sont venus de Milan (Italie),de Los Angeles (Etats-Unis) et même de Brisbane (Australie),pour voir ce que Paris 2024 avait mis en place et ce qu’ils conseillent de faire – ou pas – la prochaine fois.
Modélisation des sites en 2D et en 3D
« Les technologies évoluent très vite,il était donc important que les suivants ne repartent pas de zéro,comme ça a été le cas pour nous,détaille-t-elle. Il y a un gros enjeu de transmission avant qu’on disparaisse tous dans la nature. Cela donne pas mal de sens à tout ce qu’on a fait en amont,on ne fait pas tout ça simplement pour deux fois deux semaines de compétitions. »Côté innovation technologique,ils sont quatre à « aider à déployer les projets » avec les personnes chargées de l’innovation. « Ils impulsent les démarches en demandant leurs besoins à toutes les directions,et nous on doit trouver la meilleure façon de les réaliser »,explique Justine Taillebois. Concrètement,elle a travaillé sur des applications pour les athlètes et pour le grand public,mais aussi sur le « marathon pour tous » connecté ou sur la modélisation des sites en 2D et en 3D pour que chaque équipe (sécurité,captation vidéo, etc.) puisse anticiper son positionnement.
Autre gros projet : la mesure d’affluence. « On manque d’historique,donc c’est un gros enjeu pour nous et pour les futures villes hôtes,expose-t-elle. Londres en 2012,c’est vieux,Rio en 2016,c’était très différent car tous les sites étaient au même endroit,Tokyo en 2021,il n’y avait personne à cause du Covid… » La mise en place de capteurs sur les sites de Paris 2024 devait donc permettre d’adapter le niveau de service : le nombre de volontaires pour l’accueil,la quantité de nourriture ou de boissons,les transports, etc.
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