Une boîte de médicament du laboratoire Biogaran,à Paris,en 2010. MIGUEL MEDINA / AFP La course au rachat de Biogaran s’accélère,et les alliances parmi les prétendants se précisent. Le fonds d’investissement britannique BC Partners,qui figurait depuis plusieurs semaines dans le trio de tête des candidats potentiels à une reprise du champion français des génériques,aurait,selon nos informations,déposé une offre aux côtés de Bpifrance,mercredi 19 juin,pour acquérir la filiale du groupe pharmaceutique Servier.
La société britannique négociait depuis plusieurs semaines un accord avec la banque publique d’investissement Bpifrance pour présenter une proposition commune auprès de Lazard,l’établissement mandaté par le laboratoire Servier pour travailler à la cession de Biogaran. Mais les discussions entre les deux acteurs pour conclure les détails du partenariat auraient pris plus de temps que prévu. Initialement fixée au 15 juin,l’échéance pour le dépôt des offres au rachat avait ainsi été différée de quelques jours,afin de permettre au fonds d’investissement de finaliser sa proposition.
BC Partners a finalement rendu sa copie mercredi 19 juin au soir. Dans cette opération,Bpifrance interviendrait en tant qu’investisseur minoritaire,avec une participation s’établissant entre 5 % et 20 %,d’après une source proche du dossier. Cet attelage permettrait à Biogaran,qui réalise plus de 30 % des ventes de médicaments génériques en France,de conserver une accroche française,et garantirait dans la foulée à l’Etat un droit de regard sur le devenir du fleuron tricolore en cas de revente.
Un patron d’origine européenne
L’accord passé entre les deux parties comprendrait plusieurs conditions,dont la nomination d’un patron d’origine européenne à la tête de Biogaran,ainsi que le maintien du siège social de l’entreprise en France,et d’une majorité de sa production de médicaments génériques sur le sol national. Biogaran,qui s’appuie sur un réseau de sous-traitants pour la fabrication de ses produits,compte en effet près d’une quarantaine de façonniers dans l’Hexagone,et génère plus de 8 600 emplois directs et indirects en France.En embarquant Bpifrance,BC Partners donne de son côté une coloration plus tricolore à sa candidature. De quoi tempérer une partie des inquiétudes suscitées par l’éventualité de voir le fleuron français des génériques battre pavillon étranger. Cela permettrait aussi,si son offre est acceptée par le groupe Servier,de passer plus aisément les fourches caudines de la procédure de contrôle des investissements étrangers en France.
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