L’annonce avait,début 2024,suscité l’indignation des associations étudiantes. A la rentrée prochaine,les loyers des logements gérés par les Crous (centres régionaux des œuvres scolaires et universitaires) augmenteront de 3,5 %. Une hausse « entre 2 et 6 euros par étudiant,par mois,une fois les APL [aides personnalisées au logement] prises en compte »,avait précisé Bénédicte Durand,présidente du Centre national des œuvres universitaires et scolaires (Cnous),le 27 février au Parisien. « Cette décision est une honte,rétorquait le lendemain la fédération Union étudiante,dans un communiqué. Ce sont des étudiant·es qui vont sauter encore plus de repas. »
Un gel des loyers s’appliquait depuis 2020,il avait été acté quelques semaines après qu’un étudiant de 22 ans avait tenté de s’immoler par le feu devant sa résidence Crous,à Lyon,pour dénoncer la précarité étudiante. Quatre ans plus tard,après les crises sanitaire et inflationniste,le Cnous explique que « ce gel a contribué à déséquilibrer le modèle économique du réseau,malgré les compensations de l’Etat à hauteur de 40 millions d’euros ». L’augmentation servira,poursuit-il,« à lutter contre la crise du logement,à maintenir des loyers à tarif social et à garantir aux étudiants des logements décents et de qualité ».
« Cela ne devrait jamais être aux étudiant·es,appauvri·es sans cesse depuis 2017,de mettre la main au portefeuille pour pallier leurs conditions de vie indignes »,proteste l’Union étudiante. Cette hausse vient resserrer un peu plus « le petit budget des étudiants »,déplore de son côté l’Union nationale des étudiants de France (UNEF). Selon sa dernière enquête sur le coût de la vie étudiante (publiée en août 2023),celui-ci a augmenté de 6,47 % pour l’année scolaire en cours.
Mais le Cnous n’en démord pas. Le gel était « une décision prise dans l’urgence » sur laquelle il est « nécessaire » de revenir. L’établissement public,lié au ministère de l’enseignement supérieur,indique que ces 3,5 % de hausse « correspondent à l’application de l’indice de référence des loyers »,publié trimestriellement par l’Insee.
« Il me reste 50 euros »
Comme le rappelle le Cnous dans sa « circulaire de gestion locative 2024 »,« la révision des redevances se fait au 1er septembre de l’année N en fonction de l’évolution de l’indice de référence des loyers du second trimestre de l’année N−1 » – soit 3,5 %,cette évolution ayant été plafonnée à ce niveau dans le cadre du « bouclier loyer » instauré par la loi d’août 2022 sur le pouvoir d’achat.Il vous reste 57.52% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.